Page d'André Varenne
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Toi, Trajan

Toi, Trajan
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Lino Rossi
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Disponible chez l'Harmattan

Toi, Trajan.
Treize entretiens avec un empereur païen au Paradis

Critiques

Autobiographie d'un empereur romain
Il y a près de cinquante ans, la grande Marguerite Yourcenar écrivait ce qui est sans doute son chef-doeuvre, les "Mémoires d'Hadrien". Tout aussi réussi et tout aussi apocryphe, le "Toi, Trajan" d'André Varenne nous transporte à nouveau dans la Rome antique. L'empereur Marcus Ulpius Traianus (53-117) est moins connu que certains autres tels Auguste, Caligula, Claude, Néron ou Hadrien.

Et c'est dommage, car son règne fut exemplaire. Il fut d'ailleurs le seul à avoir été qualifié d'Optimus, le Meilleur. Et pourtant tous les visiteurs de la ville éternelle ont admiré la célèbre clone Trajane qui illustre ses exploits. Mais commençons par le commencement...

Un païen au Paradis
Notre concitoyen, André Varenne, ayant constaté (après d'autres) que cet empereur était cité dans "La Divine Comédie" au Purgatoire (ch. X), mais ce qui est plus étonnant pour un païen, au Paradis (ch. XX), voulut en savoir davantage. Il lut non seulement le panégyrique de Pline le Jeune et les propos enthousiastes de Montesquieu, mais aussi tous les ouvrages traitant de cette période précise de l'histoire de Rome. Entre autres, les six livres du professeur Lino Rossi, parmi lesquels "La colonne Trajane et les guerres daces" (Londres 1971). La parfaite "apocryphasie" de "Toi, Trajan" est donc solidement sous-tendue par la vérité historique.

Les treize entrevues accordées par Trajan au docteur Varenne ne furent rendues possibles que grâce au concours de Dante Alighieri, de Saint Pierre qui a permis ces rencontres et "mis gracieusement à disposition le parloir du Paradis" et aussi "à l'équipe hautement qualifiée de Recherches en nouvelles technologies de l'information (R.N.T.I.)" qui a inventé le transfert de l'auteur sous forme d'un clone virtuel, dit "le Visiteur" de la terre au Parais "avec retour sans dommages apparents sur notre planète". Ne nous y trompons pas: sous cette présentation pleine d'humour se cache un travail sérieux et passionnant, qui se lit avec le plus grand plaisir. Les treize entrevues sont consacrées à une époque des soixante-quatre années de la vie de Trajan et, plus précisément aux dix-neuf années de son règne.

C'est ainsi que les deux premiers traitent de son enfance et de son adolescence. Puis voici "Le temps des armes", "Du Rhin à Rome" et les guerres daces. Après les combats contre les Daces qui avaient une fâcheuse tendance à franchir la frontière du Danube, envahissant par-là même les limes de Pannonie et de Mésie, voici Trajan le bâtisseur ("La truelle et le fil à plomb", "La toge et le Latin"). Puis de nouveau les conquêtes, vers l'Est cette fois dans le simple but, affirme Trajan, de créer de nouvelles limes protégeant plus solidement Rome et son empire. Voici "Les dates fraîches de Petra", "Un hiver à Antioche", "La fille du Roi des Rois" (il s'agit du roi des Parthes). La conquête de l'Arabie (à la limite de la Judée et de la Syrie), la frontière repoussée jusqu'à l'Euphrate. Enfin, le 13ème et dernier chapitre, énigmatique, "Je reviendrai".

Des Niçois tués au combat
Revenons un instant aux guerres contre les Daces (les Roumains d'aujourd'hui). Un mausolée situé sur la rive droite du Danube porte le nom de 3.500 soldats romains tués dans ces combats. Parmi eux, figurent les noms des légionnaires Prisco et Clemente venus de Cemenelum, cette si jolie ville romaine avec ses arènes et ses thermes, aujourd'hui la colline de Cimiez.

Ce livre passionnant nous transporte dans une époque lointaine qui a certes des points communs avec la nôtre, en ce qui concerne la violence en particulier (le coeur de l'homme n'a pas changé ces vingt derniers siècles). Elle est cependant aux antipodes et c'est reposant, du rap et des tags...

Il n'y a plus qu'à souhaiter à l'éditeur, l'Harmattan (ce vent sec et chaud venu de l'est) qu'il permette l'envol de ces pages en les réimprimant de façon régulière.

Un livre qui apporte le même bonheur que les "Mémoires d'Hadrien" ou que "Moi, Claude" de Robert Graves, mérite bien le même succès que ces deux ouvrages.

Jean-Pierre RUDIN.
NICE-MATIN, 4 juin 2000




Il fallait oser! Faire revivre par le biais de l'interview l'un des plus illustres empereurs de Rome, dont le règne marque l'apogée de l'empire était une gageure dont André Varenne, médecin de son état, et grâce à l'aide de l'historien Lino Rossi, se sort fort bien. Trajan parle à la première personne, nous raconte son règne par le menu, nous donne sa perception des évènements de son époque. Il s'agit bien sûr d'une interview exclusive!

Sélection des livres
FMP MUTUALITÉ, juillet-août 2000




[...] A. VARENNE imagine, avec beaucoup d'originalité, qu'il a eu treize entretiens, au Paradis (!) avec l'empereur Trajan mort en 117, après avoir gouverné l'Empire Romain durant 19 ans. Outre le portrait d'un personnage contrasté et fascinant, certainement un des plus remarquables empereurs (le Sénat l'appelait "Optimus", le meilleur) on suit le récit de ses conquêtes en Dacie (Roumanie), en Arabie et en Mésopotamie contre las Nabatéens et les Parthes. Respectueux des lois et du Sénat, il réalisa de très Importantes constructions en particulier de nombreuses nouvelles routes stratégiques et commerciales. Adoré du petit peuple et entouré d'intellectuels de valeur, il met en oeuvre un programme politique et social ambitieux. Un lexique commenté, en allégeant le texte, apporte des informations complémentaires précieuses. En somme, ce livre, quoique rigoureusement historique, se lit comme un roman que l'on déguste tout en souhaitant en connaître la fin.

Pierre MAESTRACCI
ARCHEAM, Numéro 8, 2000-2001